lundi 1 février 2016

Face à face pédagogique : quelle attitude pour le formateur ?


Carl Rogers, docteur en psychothérapie, s’est interrogé sur les problèmes de relations humaines. Il a notamment travaillé sur les formes de relations d’aide, favorisant un meilleur accès aux ressources de l’individu et une plus grande possibilité d’expression. La relation qu’il instaure avec ses clients est une relation empathique, non directive. Il s’agit pour le thérapeute d’être vrai, congruent (authentique), de façon à mettre le patient dans un état de confiance tel qu’il peut s’exprimer en toute liberté.

Puis, il transpose cette attitude dans le domaine de la pédagogie et définit le formateur de la manière suivante : celui-ci prend la posture d’aide face aux difficultés que le stagiaire rencontre dans son apprentissage. Il adopte une écoute bienveillante, met à disposition sa personne avec tous les moyens qu’il peut fournir, essaie de comprendre les freins et les blocages de l’apprenant afin de les lever. Car pour l’humaniste qu’est Carl Rogers, ce qui importe n’est pas de répondre aux buts pédagogiques mais plutôt de permettre « l’ajustement personnel, l’acquisition autonome de connaissances […], la créativité, la responsabilité personnelle ». 

Dans les années 50, il a jeté un pavé dans la mare, en dénonçant un « violent courant qui tend à faire de l’enseignement un dressage au savoir passif ». Son travail de recherche en sciences du comportement a ouvert la porte sur la relation pédagogique centrée sur la personne s’appuyant sur la considération positive, l’acceptation et la compréhension de l’apprenant. Dans ce cadre, la personnalité du formé peut transparaître et « exprimer sous des formes nouvelles et variées la manière dont elle se relie au monde qui l’entoure ». Et, à mon sens, c’est ce climat favorisant le processus de créativité que l’attitude du formateur doit instaurer. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire